Raymond Aron, dont la lucidité nous éclaire parfois plus que certains contemporains, avait déjà pressenti, dès 1959, les déséquilibres inhérents à notre architecture institutionnelle. Le 49.3 déclenché il y a quelques jours, au terme d’un chemin législatif sans précédent, et peut-être demain contesté par le Conseil constitutionnel, accumulant de manière inédite une série d’outils du « parlementarisme rationalisé », permet au gouvernement, ou plutôt au président de la République, de faire primer sa volonté. Peu importe l’absence (présumée) de majorité, bon débarras du brouhaha de l’Assemblée nationale !